phéno-

phén(o)- ♦ Élément, du gr. phainein « briller, éclairer ».

I.

⇒PHÉN(O)-¹, (PHÉN-, PHÉNO-)élém. formant

Élém. tiré du gr. «j'éclaire», entrant dans la constr. de termes de chim. où il indique la présence d'un noyau benzène. V. phénol, phényl et aussi:

phénacétine (-acétine «mélange d'acétate de glycérine», du rad. acétate + -ine), subst. fém., pharmacol. Médicament analgésique et antithermique synthétisé à partir d'un dérivé du phénol. La phénacétine et l'aspirine (...) ont d'ordinaire une action analgésique et antipyrétique suffisante (STRONG ds Nouv. Traité Méd. fasc. 3 1927, p.479).

phénanthrène (-anthrène, du gr. «charbon» + -ène), subst. masc., chim. Hydrocarbure cyclique extrait du goudron de houille utilisé pour la fabrication de colorants et du noir de fumée. Ces chocs désactivants ne se produiraient que si les molécules luminogènes peuvent s'écarter brusquement: le phénanthrène par exemple est fluorescent à l'état solide mais non à l'état fondu (M. CURIE, Luminescence, 1934, p.42).

phénate, subst. masc., chim. ,,Sel alcalin ou éther-oxyde d'un phénol (phénate de sodium, phénate de benzyle). [Syn. phénolate]`` (Lar. encyclop.).

phénobarbital (-barbital, du rad. de barbiturique + -al), subst. masc., pharmacol. Médicament barbiturique utilisé comme hypnotique et pour le traitement de maladies graves comme les épilepsies. Les médicaments sensibles aux alcalis sont détruits par la forte alcalinité du phénobarbital sodique (Méd. Biol. t.3 1972).

Rem. Var. de phén(o)- . a) [En position médiane] -phén-. V. acétophénone (s.v. acéto-). b) [En position finale] -phène. V. hexachlorophène (s.v. hexa-).

Formation et Vitalité. Ce morphème a été introd. dans le vocab. de la chim. par Laurent en 1836 (d'apr. COTTEZ 1982). Phén(o)- désigne la présence d'un noyau benzénique dans un corps (avec suppression ou ajout d'un groupement atomique), qu'il vienne du noyau benzène (phénanthrène), du radical phényle (phénobarbital) ou d'un phénol (phénacétine). Les termes constr. à partir de cet élém. sont extrêmement nombreux, le noyau benzène permettant de très nombreuses liaisons de groupements atomiques; les séries moléculaires qui en dérivent sont pratiquement illimitées. Prononc.:[feno], en syll. inaccentuée [--].

II.

⇒PHÉNO-², élém. formant

Élém. représentant le subst. phénomène, entrant dans la constr. de subst. et d'adj. sav. où il marque l'apparence, la manifestation d'une caractéristique spécifiée par le 2^e élém., le plus souvent un subst. V. phénologie, phénologique (dér. s.v. phénologie), phénotype et aussi:

phénocristal, -aux, subst. masc., minér. ,,Dans une roche endogène, à deux temps de consolidation, gros cristal, visible à l'oeil nu, noyé dans une pâte faite d'un verre ou de cristaux microscopiques`` (PLAIS.-CAILL. 1958).

phénopsychisme, subst. masc., psychol., psychanal. ,,État mental apparent`` (GARNIER-DEL. 1972).

phénotexte, phéno-texte, subst. masc., ling. (sémiologie). ,,L'aspect sous lequel le texte se présente, la formule de la signifiance dans la langue naturelle`` (Recherches pour une sémanalyse, 1969, p.286 ds Sémiotique: l'École de Paris, Paris, Classique Hachette, 1982, p.146).

Prononc. V. phén(o)-¹.

III.

⇒PHÉNO-³, élém. formant

Élém. représentant le subst. phénotype, entrant dans la constr. de subst. sav. où il désigne un état apparent d'une chose spécifiée par le 2^e élém., le plus souvent un subst.:

phénocopie, subst. fém. État d'un individu obtenu expérimentalement montrant des mutations par rapport aux individus dont il est issu, ces caractères nouveaux ne pouvant être héréditaires. Un exemple curieux d'interaction entre les gènes et le milieu est donné par les phénocopies. En soumettant des organismes avec génotype normal à l'action de traumatismes physiques ou à celle de certaines substances, on obtient des individus porteurs d'anomalies qui sont caractéristiques de certains gènes (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964, p.702).

phénogénétique, subst. fém. ,,Discipline [qui] étudie de façon systématique l'influence du milieu (milieu externe et milieu interne, autres gènes ou milieu génotypique, hormones) sur la réalisation des caractères`` (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964, p.702).

Vitalité. On relève environ une quinzaine de termes constr. à partir de phéno-, la plupart de formation récente (2^e moit. du XX^es.). Prononc. et Orth. V. phén(o)-¹.

phéno-, -phén-, -phène

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♦ Éléments de composition de mots de chimie, du grec phainô « j'éclaire », introduits « en 1836 par Laurent pour désigner un “radical fondamental” correspondant à la benzine » (H. Cottez) — celle-ci ayant été isolée dans le gaz d'éclairage —, et conservés dans les noms de nombreux composés benzéniques.

Encyclopédie Universelle. 2012.